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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 02:52

L’annonce, dans les dernières semaines, du gouvernement du Québec d’investir 45% pour la construction d’un nouveau Colisée, ainsi que le remplacement du toit du Stade Olympique, a fait grincer les dents à plus d’un québécois. Notamment, puisque depuis plusieurs années, la population se fait dire par les dirigeants politiques que l’État québécois doit restreindre ses dépenses publiques, restructurer sa fonction publique, et tout cela, notamment parce que la population du Québec vieillit et que la part des dépenses publiques reliées au système de santé va croitre à chaque année. Et soudain, en l’espace de quelques semaines, on annonce des investissements de millions de dollars dans des infrastructures sportives, comme si le Québec était aussi riche que la Californie ou l’Alberta.

 

On pourrait penser que le gouvernement Charest a pris cette décision d’investir dans le nouveau Colisée puisque le mouvement populaire et médiatique était très fort. Le tout, accentué par le maire Labeaume, qui semble excellent pour influencer les dirigeants politiques et les organismes économiques. Ainsi, le gouvernement Charest a peut être cédé à la tentation d’aller à l’encontre d’un mouvement aussi puissant. À Montréal,  à l’opposé, on pourrait se questionner sur la trop grande autonomie de la RIO, qui est peut être trop indépendante du Conseil exécutif. Cette organisation semble par ailleurs incapable de trouver des alternatives intelligentes pour l’utilisation de l’actuel stade olympique.

 

Il est surprenant que les citoyens et acteurs politiques des autres villes du Québec, notamment Sherbrooke, Drummondville, Rimouski, Gatineau, n’aient pas fortement critiqué ces annonces, puisque Québec et Montréal semblent avoir, au cours des dernières années, pris une part importante du financement de l’ensemble des grands projets au Québec (400e de Québec, cités du multimédia à Québec et Montréal, la Place du quartier des spectacles à Montréal, le CHUM, etc.). La question qui se pose est la suivante : le Québec a-t-il un plan de développement économique et social pour l’ensemble du Québec? Dans une époque de développement durable et de restriction budgétaire, ces investissements importants dans des installations sportives sont-ils les meilleurs choix?

 

Deux solutions durables

 

Il est facile de critiquer sans apporter de solutions. En voici deux. Ces solutions sont théoriques, mais pourquoi s’empêcher de rêver? Dans les années 1970, le Québec a développé des projets novateurs et imaginatifs...

 

Le Stade Olympique est situé dans Mercier – Hochelaga-Maisonneuve, un des quartiers les moins fortunés de Montréal (selon Les arrondissements de Montréal : répertoire socio-démographique et classement par variables, février 2004). Plutôt que d’opter pour une solution à simple caractère économique, qui renforce la dépendance géopolitique de ce quartier, pourquoi ne pas plutôt développer une utilisation du stade plus sociale, par exemple, via la création d’une université ou un pavillon de l’UQÀM, qui serait conjugué à un développement d’un établissement de santé (CLSC ou autre)? Ainsi, le stade olympique pourrait être un élément qui renforce l’épanouissement de ce quartier, plutôt que d’être un simple lieu  de transit pour des visiteurs d’événements sportifs (tel que le Supermotocross de Montréal).

 

Deuxièmement, dans la Vieille-Capitale, pourquoi ne pas construire une université du réseau de l’Université du Québec dans le vieux Québec, et développer cette ville par le centre-ville, ce qui créerait une nouvelle synergie. En effet, cette ville a été fortement bousculée dans les dernières années par les réseaux économiques en périphéries de la ville, et par le développement de Ste-Foy.  Ainsi, cela permettrait de renforcer le mouvement citoyen de ces vieux quartiers historiques (puisque plein d’étudiants iraient demeurer dans ces quartiers), qui semblent depuis plusieurs années être animés par une forte volonté de développement récréotouristique.

 

En sommes, l’état des finances du Québec nécessite un questionnement lors de développement de grands chantiers financés à 100% par les deniers publics. Compte tenu des restrictions budgétaires annoncées pour les prochaines années, il serait important de développer des idées novatrices qui permettraient au plus grand nombre de personnes de bénéficier de tels investissements. Dans une ère axée sur le développement durable et le développement social, pourquoi ne pas penser à de nouvelles solutions qui pourraient avoir autant un impact économique que social pour le Québec de demain?

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