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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 20:59

La Presse - Publié le 25 octobre 2015 à 08h32 | Mis à jour à 12h18

Il y a officiellement 54 candidats en lice pour succéder au président haïtien Michel Martelly.

PHOTO HECTOR RETAMAL, AFP

Amelie BARON
Agence France-Presse
PORT-AU-PRINCE

Les électeurs haïtiens votaient dimanche dans le calme pour choisir leur nouveau président et renouveler la quasi-totalité du paysage politique, dans l'espoir de sortir de l'instabilité politique le pays qui ne s'est jamais vraiment remis du séisme ravageur de 2010.

À Port-au-Prince, les bureaux de vote ont ouvert vers 6 h avec un léger retard en raison de la gestion chaotique des mandataires des partis politiques.

La participation est en nette hausse comparée à celle des dernières élections et c'est dans le calme que les citoyens patientent devant l'entrée de leur centre de vote.

Les 5,8 millions d'électeurs ont jusqu'à 16 h pour voter pour le premier tour de l'élection présidentielle, le second tour des législatives et le tour unique des municipales.

Les résultats de ces élections ne devraient pas être connus avant début novembre.

«Aujourd'hui je suis venu voter parce que la situation de mon pays, je considère cela comme une tragédie, depuis des décennies», explique Joseph, après avoir glissé son bulletin dans l'urne.

Dans le lycée de Pétionville, l'un des plus gros centres de vote du pays, l'ambiance est très animée. Les personnes mandatées par les partis politiques pour surveiller les opérations de vote se disputent leur ordre de passage, ne pouvant tous se trouver au même moment dans les bureaux de vote exigus.

Patrick Chérilus est venu voter, avec un intérêt particulier pour le scrutin municipal.

«J'aimerais que Pétionville soit propre et belle, comme quand je suis né. Mais aujourd'hui c'est rempli d'ordures», explique l'homme d'une quarantaine d'années. «Le pays a besoin de plus d'écoles, de plus d'emplois et des structures de santé pour les enfants».

«Vers une victoire»

Peu après 10 h, la frénésie a gagné le centre de vote avec l'arrivée de Jude Célestin, l'un des favoris pour le scrutin présidentiel.

«Nous allons directement vers une victoire au premier tour», a estimé le candidat du parti Lapeh auprès de l'AFP, appelant ses partisans à continuer de voter dans le calme.

Quelques minutes plus tard, l'actuel chef de l'État Michel Martelly est à son tour venu exercer son devoir civique dans ce centre de vote qui concentre plus de 70 bureaux.

L'organisation des états américains a déployé une mission d'observation de 125 membres répartis sur le territoire, dont le chef, Celso Amorim, s'est déclaré satisfait du déroulement des élections.

«Il y a eu quelques retards, mais progressivement tous les bureaux vont être ouverts», a-t-il affirmée dans la matinée après avoir visité un centre de vote. «On a rapporté quelques incidents plus sérieux dans le nord, mais on est en train de trouver une façon pour que les gens puissent au moins voter pour l'élection présidentielle», a assuré M. Amorim.

Les forces de l'ordre dans la capitale sont davantage présentes et visibles que lors du précédent scrutin: le 9 août dernier, le premier tour des législatives avait été émaillé d'incidents violents, causant la mort de deux personnes.

Quelque 10 000 sont déployés à travers le pays, avec le soutien de plus de 5000 policiers et militaires de la Mission des Nations unies (Minustah).

Cependant la logistique s'avère le problème majeur de ces élections. Faute d'espace dans le lycée de Pétionville, les isoloirs sont posés sur des petites tables ou des coins de bancs.

«C'est vraiment lamentable, mais c'est toujours comme ça pour les élections», se désole Frantz Ernso, un observateur d'une organisation de la société civile haïtienne. «Les gens votent accroupis devant des bancs. En terme d'espace, il n'y a pas eu d'amélioration par rapport au 9 août», regrette-t-il.

Depuis le séisme ravageur de janvier 2010, qui a fait plus de 200 000 morts et jeté à la rue un million et demi d'habitants, le pays le plus pauvre des Amériques a entamé un long processus de reconstruction, ralenti par le contexte politique conflictuel.

La crise profonde entre l'exécutif et l'opposition depuis l'arrivée à la présidence de Michel Martelly en mai 2011 a empêché la tenue des élections locales et législatives.

Les élus municipaux, faute de scrutins, ont été progressivement remplacés par des agents exécutifs intérimaires, nommés directement par la présidence. Le parlement haïtien a lui cessé de fonctionner le 13 janvier dernier.

Il y a officiellement 54 candidats en lice pour succéder au président haïtien Michel Martelly. Certains, se sont ralliés à des prétendants plus populaires, mais ne l'ayant pas fait dans les délais impartis, tous ont leur portrait, leur nom, le symbole et le numéro de leur parti sur le bulletin de vote: un casse-tête pour la moitié des électeurs qui sont analphabètes.

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