2 septembre 2010
D'après un reportage de Jean-Hugues Roy
En moins de cinq ans, le Québec a connu 263 000 surverses, c'est-à-dire des déversements d'eaux usées non traitées, selon des chiffres compilés par le ministère des Affaires municipales et recueillis par Radio-Canada.
Ces eaux qui échappent aux usines de traitement se retrouvent directement dans les cours d'eau de la province.
Les données du ministère indiquent que 78 % de ces surverses ont eu lieu lors de pluies ou à la fonte des neiges, au printemps, ce que le gouvernement tolère. Mais 7500 surverses, soit 3 %, sont survenues par temps sec. Les municipalités responsables de ces incidents n'ont pas fait l'objet de pénalités.
Il ne s'agit pas de pénalités monétaires, ce sont des pénalités au niveau de la note du respect de l'exigence de rejet. La plupart des municipalités essayent d'avoir la note la plus parfaite possible.
— Alain Roseberry, chef d'équipe au suivi des infrastructures au ministère des Affaires municipales
Si la plupart des surverses passent inaperçues, elles sont une véritable source de nuisance pour les résidents près des cours d'eau.
C'est le cas notamment à Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, aux abords du lac Saint-Louis, en banlieue de Montréal. Un tuyau du réseau d'égout se déverse dans le lac.
On s'est rendu compte qu'il y avait du papier de toilette, des matières fécales et des condoms. Ça sentait très mauvais.
— Valérie Amyot
La Ville, qui s'est penchée sur l'incident, n'est pas parvenue à fournir une explication. Il est possible qu'un égout pluvial ait été contaminé par une partie de son réseau sanitaire. Il est même possible qu'un bateau en soit responsable.
Ces hypothèses ne satisfont pas Valérie Amyot, qui a décidé de surveiller de plus près ces surverses, en prenant note de tout développement sur les rives de son lac.
