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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 00:46

 

Source: Courrier international - 7 octobre 2010

Auteure: Monique Snoeijen

 

Dans les films de la Suédoise Erika Lust, les femmes ne sont pas des objets dépourvus de volonté, mais des bêtes de sexe pleines d’initiative. Rencontre avec une réalisatrice qui inverse les codes.

Dirty Diaries - le site internet de ce film

Dirty Diaries - le site internet de ce film

 

On pourrait la prendre pour une maîtresse de maternelle avec ses longs cheveux blonds, sa fossette sur la joue et ses bras potelés. Quand elle parle de sexe, il lui arrive de pouffer de rire.

Elle est réalisatrice de films pornos. Son nom, Erika Lust, est un pseudonyme [lust signifie luxure en anglais]. Erika Hallqvist a achevé il y a dix ans ses études de sciences politiques à l’université de Lund et, à présent, cette Suédoise se fait un nom à Barcelone comme réalisatrice de films X. Elle a monté sa société de production Lust Films avec son mari, l’Argentin Carlos Dobner, et a publié récemment le livre Good Porn: A Woman’s Guide [il vient de paraître en français sous le titre Porno pour elles aux éditions Femme fatale]. Ses collègues masculins la qualifient de “féminazie”. Pour le quotidien espagnol El Mundo, elle fait partie des cinquante trentenaires les plus ­influents d’Espagne.

Chez Mail & Female, boutique d’articles ­érotiques d’Amsterdam qui fait aussi de la vente par correspondance, son film Five Hot Stories est un best-seller. Les réalisatrices de pornos – tout au plus une vingtaine dans le monde – ont, contrairement à leurs collègues masculins, ­le souci du détail, dit Ella van der Gang, acheteuse chez Mail & Female. “Parfois, on se retrouve avec des images trop artistiques et plein de caresses avec une plume.” Mais, selon elle, ce que fait Lust est “contemporain et subtil, pas trop sombre, pas trop fantasmatique.” Il y a effectivement peu de caresses avec une plume dans les courts-métrages d’Erika Lust. Elle montre les mêmes actes sexuels que ses collègues masculins, mais dans l’imagerie de la publicité : de beaux hommes et de belles femmes, dans une lumière idéale et des décors d’appartements branchés. Les femmes dans ses films ne sont pas des objets sexuels dépourvus de volonté, mais des bêtes de sexe pleines d’initiative. Ses acteurs utilisent à l’image un préservatif et disent parfois “Je t’aime” après l’orgasme. Erika Lust veut “redéfinir” le porno “selon une perspective féminine”.

“J’ai commencé à faire des films pornos pour moi-même, explique-t-elle. Il n’y avait rien dans ce domaine qui me plaise, qui m’excite.” Le porno soft, où par exemple un couple fait l’amour devant une cheminée, ne produit chez elle aucun effet. “Cela ne me fait rien. Je veux voir des histoires urbaines modernes avec des femmes qui me ressemblent. J’ai besoin de contexte. Il faut apprendre à connaître un peu les personnages. Qui sont ces gens ? Pourquoi couchent-ils ensemble ?”


Lust avait environ 16 ans quand elle a regardé pour la première fois du porno avec son petit ami. Ils avaient trouvé la cassette VHS dans les affaires du père du garçon. “J’ai trouvé ce que j’ai vu condamnable, mais cela m’a excitée. C’était troublant.” D’après Erika Lust, presque tous les garçons se mettent en quête de porno vers 15 ans. “Ils découvrent leur sexualité et sont curieux. Mais le porno standard leur présente une image malsaine de la femme. Que peut-il bien se passer dans la tête d’un garçon lorsqu’il voit un film comme ‘Rocco Siffredi baise huit femmes bulgares dans la baignoire’ ?”

Dans son livre Good Porn, Erika Lust énumère les idées fausses qui risquent de rester bien ancrées dans l’esprit des jeunes hommes s’ils font leur éducation sexuelle uniquement à travers le porno. En voici quelques-unes :
– Les femmes portent des talons aiguilles au lit.
– Les hommes ont toujours une érection.
– Quand une femme se masturbe et qu’un inconnu entre, elle n’a jamais peur ou ne se sent jamais gênée. Elle l’invite tout simplement à faire l’amour.
– Les belles jeunes femmes adorent avoir des relations sexuelles avec des hommes gros et laids d’âge moyen.
Erika Lust envisageait de travailler dans la politique ou dans une organisation internationale, mais à Barcelone, quand on ne maîtrise pas suffisamment le catalan, autant renoncer, estime-t-elle. Elle s’est retrouvée dans le monde de la publicité. Elle a commencé en tant qu’assistante de production, puis elle s’est chargée de la production de spots pour Sony Pictures. C’est là qu’elle s’est initiée à la production. Dans le cadre d’une formation à la mise en scène, on lui a demandé de réaliser un court-métrage. L’idée lui trottait dans la tête, cela faisait déjà des années qu’elle y pensait : un film porno pour femmes.

Derrière l’apparence joviale et décontractée d’Erika Lust se cache une féministe convaincue. “Comme le reste de l’industrie cinématographique, l’industrie du porno est dominée par les hommes”, dit-elle. L’an dernier, pour la première fois dans l’Histoire, une femme metteur en scène a ­remporté un oscar : Kathryn Bigelow, pour Démineurs. “J’étais tellement déçue. Nous avions attendu si longtemps qu’une réalisatrice remporte un oscar, mais Bigelow n’a pas dit un mot à ce sujet dans ses remerciements. Au lieu de cela, elle a remercié l’armée américaine.”

Pour les hommes, le porno est un article usuel, dit Erika Lust. “Ils l’utilisent pour se masturber. Les femmes, elles, l’utilisent pour s’inspirer, pour découvrir ce qui les excite. La stimulation visuelle ne nous suffit pas. Nous avons besoin de mettre tous nos sens à contribution.” C’est pour cette raison qu’elle travaille beaucoup sur la lumière dans ses films et qu’elle choisit soigneusement la musique. “Dans mon premier film, la musique avait trop d’importance. Ce n’est pas bon non plus. On n’entendait plus les soupirs des personnages.” Les femmes se créent le moment propice au sexe, dit Lust. “Elles prennent d’abord un bain, elles ouvrent une bouteille de vin, elles mettent de la musique d’ambiance. Ce n’est qu’après qu’elles peuvent trouver leur bouton sexuel.” Lust veut raconter des “histoires modernes”. Ses scénarios doivent être “réalistes”, dit-elle. Dans son premier court-métrage, The Good Girl (2004), elle reprend la vieille histoire du livreur de pizzas, mais du point de vue féminin. “Chez mes collègues masculins, l’histoire se déroule la plupart du temps de la même manière : le livreur sonne, la fille ouvre et lui sourit, l’homme demande l’argent, la fille n’en a pas, le livreur se fâche, elle sourit à nouveau et se déshabille, il se détend, il a droit à une pipe, il la baise, il jouit et il s’en va satisfait. Vous avez dit sexiste ?” Dans l’histoire de pizza de Lust, une jeune femme qui a une bonne situation a des fantasmes sexuels. “Le film se concentre sur elle. C’est elle qui décide de ce qui se passe. Elle qui décide de vivre ses fantasmes pornographiques quand le livreur de pizzas est devant sa porte. C’est l’archétype du porno du début à la fin, quand le livreur de pizzas éjacule sur son visage. Mais cela ne se produit que parce que c’est elle qui le veut et après qu’elle a eu son orgasme. Puis elle paie sa pizza et en propose une part au livreur.” Dans Life (2010), une serveuse et un chef cuisinier baisent comme des bêtes après la fermeture du restaurant. Ils fêtent l’anniversaire du cuisinier. Quand ils parviennent à l’orgasme, la femme donne à l’homme un petit paquet joliment emballé : un test de grossesse, au résultat positif. Comment ? Un test de grossesse dans un film porno ? Qu’est-ce que cela peut bien avoir d’excitant ? Lust rigole. “Pourquoi pas ? J’ai eu des relations sexuelles formidables quand j’étais enceinte. Le sexe, c’est tellement personnel.”

“Parfois, je me dis : est-ce que je dois appeler cela du porno ? Il est difficile d’expliquer ce que je fais. Je préfère parler de films pour adultes ou, mieux, de nouveaux films pour adultes. Voire de nouvelle vague porno. Je montre des scènes explicites, mais c’est toujours du sexe librement choisi. Les sexothérapeutes prescrivent parfois mes films à des femmes qui ne parviennent pas à ressentir d’excitation. J’ai envie de donner des idées aux femmes.”
Lust veut que les acteurs aient l’air “sain et naturel”. “Mais c’est très difficile d’en trouver qui n’aient pas des seins siliconés ou des muscles bodybuildés.” “Quant à trouver un acteur ou une actrice qui ait une pilosité normale, c’est presque impossible. Dans l’industrie du porno, ils s’épilent tous. Je préférerais que pour mes films ils gardent leurs poils sur le torse et au pubis, mais ils ne peuvent pas le faire, car cela leur ferait perdre des contrats.” Erika Lust n’a rien non plus contre des acteurs plus âgés. “En tout cas, pour les femmes, le sexe devient plus intéressant à mesure qu’elles avancent en âge.” Et Lust n’est pas hostile à un peu de cellulite.

“Au début, je ne savais pas où trouver mes acteurs, dit Lust. Je suis allée voir un agent d’acteurs de porno. Je lui ai dit que je voulais rencontrer les acteurs avant. J’ai dit : je veux savoir qui ils sont, je veux être sûre qu’ils aiment ce qu’ils font. Il m’a regardée comme si j’étais folle. Mais je veux être sûre que mes acteurs sont des personnes équilibrées mentalement, conscientes de ce que cela signifie d’avoir des relations sexuelles devant une caméra. Ils doivent faire ce travail parce qu’ils ont une attitude positive vis-à-vis du sexe, pas parce qu’ils ont un besoin d’argent extrêmement pressant.”

Erika Lust estime que l’on peut parler d’évolution dans l’industrie du porno. “Aux Etats-Unis, il y a la réalisatrice Candida Royalle. C’est une pionnière. Elle fait du porno respectueux des femmes depuis les années 1970. Mais maintenant, partout en Europe, des réalisatrices de porno se font connaître. En Angleterre, il y a la très productive Anna Span. Aux Pays-Bas, l’Américaine Jennifer Lyon Bell a acquis une certaine notoriété. Et, en France, des réalisatrices ont tourné des courts-métrages X, en collaboration avec Canal + [la série X-Femmes, diffusée en 2008 et 2009 sur la chaîne cryptée]. Parmi elles, il y avait par exemple Zoe Cassavetes, la fille du cinéaste John Cassavetes. Chacune le fait à sa façon. L’une avec des amateurs, l’autre dans le style art et essai ; une autre encore va tourner des films pour lesbiennes.”

Mais il ne s’agit pas simplement de petits films bricolés destinés à la marge, précise Lust. “Sinon, mon entreprise ne marcherait pas aussi bien.” Au début, elle a eu du mal à vendre The Good Girl à l’industrie du porno. “Ils ne pensaient pas que cela pouvait rapporter. Les femmes n’allaient jamais acheter ça. Les femmes ne dépensent pas d’argent pour le sexe, voilà ce qu’ils pensent. Nous avons alors proposé The Good Girl sur Internet, en téléchargement gratuit. Il a été téléchargé des millions de fois. On a beaucoup écrit et parlé du film. Cela m’a ouvert les yeux : il y avait bien une demande pour ce genre de films.” Les femmes sont “consommatrices” de sexe, assure Erika Lust. “Avant, le marché du sexe était le domaine des hommes. Le porno était pour les hommes. Les sex-shops étaient pour les hommes. Les salons de massage étaient pour les hommes. Mais les femmes se rattrapent. Regardez les boutiques érotiques que l’on voit surgir partout. On n’y sent pas ce curieux mélange de produits d’entretien et de caoutchouc, il n’y fait pas sombre et il n’y a pas un vieux dégueulasse derrière le comptoir. Ce sont des boutiques spacieuses et bien éclairées, avec un personnel aimable. On dirait des boutiques de vêtements de luxe.”
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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 19:27

Ce modèle de gestion (diversité/création/résultat) devrait être un exemple à suivre pour les administrations publiques, dont notamment  le gouvernement du Québec:

http://www.youtube.com/watch?v=ln-ZGM39_PQ

 

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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 21:45

Source: Ministère des Affaires municipales, Régions et occupation du territoire

http://www.mamrot.gouv.qc.ca/accueil/Historique

 

Présentation

Le premier code municipal vit le jour en 1870, la Loi sur les cités et les villes fut promulguée en 1908 et le ministère des Affaires municipales fut créé en 1918. Le concept d'organisation municipale n'est donc pas récent. L'évolution du milieu municipal québécois ne résulte pas que de l'évolution du nombre de municipalités. Elle découle aussi du débat qui entoure les fusions municipales.

Bien que l'Acte des municipalités et chemins du Bas-Canada (1860) autorisait l'annexion par les municipalités de portions de paroisses ou de villages, le processus de réflexion sur le problème des fusions municipales n'a été véritablement amorcé qu'à la fin des années 1950. La réflexion provenait du fait que certaines municipalités étaient incapables d'offrir à la population davantage que les services considérés comme essentiels. Il devenait alors de plus en plus évident que la façon la plus efficace de régler ce problème était la mise en commun de toutes les ressources de la région. Cette mise en commun permettrait de financer les infrastructures et les services municipaux requis tout en favorisant l'efficacité administrative et l'équité fiscale. À cet égard, des lois ont été adoptées, des études réalisées et des recommandations proposées.

Du milieu des années 1960 à la publication du Livre blanc et de la Loi 170 sur la réorganisation municipale et territoriale en décembre 2000, il y a eu la création des communautés urbaines de Montréal et de Québec, des municipalités régionales de comté (MRC) et un certain nombre de fusions.

Adoptée en décembre 2000, la Loi 170 tenait compte des nouvelles réalités municipales et sociales du Québec. Elle visait à remodeler les limites territoriales et à trouver des solutions à divers problèmes touchant les municipalités. Vous pouvez consulter les différents éléments qui ont entouré la réorganisation liée à la Loi 170.

En 2003, le gouvernement du Québec dépose le Projet de loi no 9, qui est adopté le 17 décembre 2003. Cette loi vise à consulter les citoyens sur la réorganisation territoriale de certaines municipalités. Vous trouverez tous les renseignements concernant cette démarche de consultation dans la section Consultation sur la réorganisation territoriale de notre site.

La consultation s'est traduite, entre autres, par la tenue de référendums sur la réorganisation territoriale en juin 2004 puis une période de transition s’est amorcée. Dans toutes les agglomérations où au moins une municipalité a choisi la reconstitution, un comité de transition ou un mandataire a assuré le déroulement du processus de transition. Vous trouverez des renseignements sur le sujet dans la section Transition de notre site.

C’est finalement le 1er janvier 2006 que les reconstitutions des municipalités ont été effectives. Les municipalités reconstituées assument des pouvoirs et des responsabilités concernant les services de proximité, reliés directement à la population locale. Par ailleurs, certains services, touchant des compétences d’intérêt collectif, sont gérés par les conseils d’agglomérations.

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 17:04

L'étangère de Samian: http://www.youtube.com/watch?v=t9POGTs1fbw

 

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 19:48

Source: http://www.voyageplus.net/

Auteurs: Jacques Héroux et Ginette Ledoux

 

L'Inde, c’est l'expérience ultime du voyage. Impossible d'être plus dépaysé qu’en Inde, impossible aussi de rester indifférent. Parce que l'Inde nous «rentre dedans», littéralement.

Tout en Inde est déconcertant. C’est le pays des expériences sensorielles fortes et tous les sens sont mis à contribution. L'Inde est un pays extrêmement coloré : les saris des femmes, les camions décorés comme des sapins de Noël ou les étalages des marchés ponctuent d’innombrables taches de couleurs un fond de paysage déjà vif. L’Inde est un pays très sonore : la conduite automobile au klaxon, les éclats de voix qui montent des foules, les sonnettes des vendeurs d’eau ou les aboiements des chiens ne donnent aucune chance au silence. L’Inde est un pays très odorant : les parfums d’encens et l’arôme des épices luttent contre l’odeur des feux de cuisson, la pollution par les gaz d’échappement ou les effluves d’égouts à ciel ouvert. L’Inde est un pays très goûteux : le feu en bouche dès le petit déjeuner - feu qui se propage vite à tout le système digestif - n’a rien en commun avec la nourriture servie dans les restos indiens d’occident où les saveurs sont nettement adoucies pour ménager nos palais délicats. L’Inde est un pays tactile : outre que le voyageur doit souvent se frayer un chemin à travers une foule compacte, beaucoup d’Indiens aiment les contacts physiques comme donner la main, toucher le bras ou prendre aux épaules.

Voyager en Inde c'est essayer de comprendre l'une des plus vieilles civilisations du monde. C’est voir des sites fabuleux comme le Taj Mahal, les temples Dilwara du Mont Abu, les rochers sculptés de Mahabalipuram, le temple de Konarak et les fameuses sculptures érotiques de Khajuraho. C'est se perdre dans des mégapoles comme Delhi, Mumbay ou Calcutta, immenses villes fourre-tout où viennent se greffer chaque année des milliers de personnes qui quittent leur condition misérable à la campagne pour venir grossir la population des bidonvilles.


Udaipur - Noce



Voir nos suggestions d'
itinéraires et

nos photos exclusives du pays
Voyager en Inde, c'est aussi s'imprégner de l'extraordinaire atmosphère de Varanasi, l’ancienne Bénares, et assister au lever du soleil sur le Gange en présence de milliers de pèlerins venus s'immerger dans les eaux du fleuve sacré. C'est aussi parcourir le formidable Rajasthan, avec ses forteresses, ses palais de maharajahs, ses villes magnifiques comme Bikaner, la ville rouge, Jaipur, la ville rose, Jodpur, la ville bleue, Udaipur, la ville blanche, et surtout Jaisalmer, la superbe ville dorée, avec sa citadelle perchée aux confins du désert de Thar, près de la frontière pakistanaise.

Voyager en Inde, c'est aussi traverser une nature fabuleuse. Des montagnes enneigées du Cachemire, dans l'Himalaya, à Srinagar et autour du lac Dal, jusqu’aux backwaters, dans l'état du Kerala, tout au sud, où la vie s’écoule doucement le long de canaux qu’on visite en bateau, l’Inde déroule une incroyable tapisserie de paysages.  Et pourquoi ne pas prendre quelques jours de vacances sur une des magnifiques plages de Goa, du côté de la mer Arabique, où à Mahabalipuram, du côté du golfe du Bengale?


On peut faire plusieurs voyages en un seul dans ce pays magnifique, déconcertant, multiple et coloré. Mais il faut savoir que l'Inde est un pays difficile. Non pas au plan physique ou à celui de l'organisation - les infrastructures de voyage y sont étonnamment bien développées – mais au plan moral et psychologique.

Selon l'ONU, avec déjà plus de 1,1 milliard d'habitants, l'Inde dépassera la
Chine comme pays le plus populeux de la planète vers 2030. On ne peut donc rester indifférent à ce qui ce passe dans un pays qui, il ne faut pas l'oublier, est aussi la plus grande démocratie du monde.
On met beaucoup l'accent en ce moment sur les succès économiques de l'Inde, succès réels et incontestables. L’Inde est devenu le centre mondial des technologies de l’information et la destination privilégiée des délocalisations d'entreprises. Il s'y développe donc une classe moyenne importante. Mais avec 20 millions de nouveaux habitants à chaque année, 100 millions à tous les cinq ans, 300 millions en 15 ans, le nombre de pauvres augmente beaucoup plus rapidement que la classe moyenne. Selon les estimations de la Banque mondiale, près de 40% de la population, plus de 400 millions de personnes, y vivent avec moins de 1$ US par jour.

L'Inde est un pays fascinant, étonnant, qui possède une culture millénaire d'une grande densité et d'une grande richesse. C'est aussi un pays où la religion, particulièrement l'hindouisme, occupe une place extrêmement importante dans tous les aspects de la société



Calcutta


Et c’est là que le bât blesse. De nombreux occidentaux déçus par leurs propres valeurs et attirés par la mystique indienne ont tendance à ignorer que sous des dehors de pays «cool» se cache une des sociétés les plus inégalitaires de la planète. Nulle part ailleurs la misère crasse n'est aussi publiquement affichée et banalisée. Et nulle part ailleurs la classe des possédants s'en fout autant.

La société indienne est dure, très dure. Pire encore que le simple phénomène de pauvreté dévastateur, la structure sociale et religieuse en place non seulement tolère les inégalités sociales mais elle les justifie et les perpétue.  Avec le système des castes, l’hindouisme indien fait de la misère un phénomène normal, accepté et immuable… dans cette vie.

C’est ainsi que, avec la croyance en la réincarnation, le système des castes devient carrément pervers. Quand on naît dans une caste, on ne peut espérer en sortir et on en fait partie pour toute sa vie. Pour améliorer son sort, on ne peut que souhaiter une meilleure prochaine incarnation.  De vie en vie, on devrait atteindre un jour le degré de pureté ultime qui mène au nirvana et libère du cycle des réincarnations. En attendant, la  prochaine vie est déterminée par celle que l’on vit aujourd'hui. Ainsi les parias et les miséreux ont tout intérêt à respecter les règles et à bien se conduire, en particulier en ne s’apitoyant pas sur leur sort et en ne se révoltant pas face à leur condition. Se révolter serait une grave erreur : une vie misérable doit permettre l’expiation des fautes antérieures et c’est une fatalité contre laquelle on ne peut rien.


Hyderabad

Selon la même logique, celui qui vit bien et occupe une position élevée mérite sa condition parce qu'il a mené de bonnes vies antérieures. Il peut donc se permettre de mépriser les gens des basses castes et même considérer que leur botter le derrière ne pourra que les aider dans leur cheminement vers une meilleure prochaine incarnation. Il s’en suit que l’entraide n’existe en Inde qu’à l’intérieur d’une même caste ou entre castes d’égal niveau, jamais du plus riche au plus pauvre ou du plus puissant au plus faible, ce qui rétrécit les perspectives de progrès social. D’ailleurs, l’entraide en Inde est beaucoup internationale.

Le gouvernement indien a aboli le système des castes dès l'accession du pays à l'indépendance en 1948. Mais dans la réalité quotidienne, le système, intimement lié aux valeurs religieuses et aux traditions séculaires qui imprègnent toute la société indienne, perdure. Dans les milieux éduqués et dans les villes, le système des castes tend à s'effacer, mais pas partout et surtout pas dans les campagnes où vit la majorité de la population.
Il est impossible d’échapper à la misère indienne. Elle est partout. On ne s'habitue jamais à la mendicité continuelle, aux gens qui dorment en masse sur les trottoirs jusqu’aux portes des hôtels, aux familles qui squattent les halls de gare ou les aéroports, aux enfants crasseux, aux femmes en haillons, aux vieillards squelettiques ou aux jeunes gens désespérés.

Bien sûr, on peut visiter l’Inde avec un voyagiste qui vous transportera de grands hôtels en grands hôtels, de monuments exceptionnels en sites incomparables, à l'intérieur du cocon douillet d’un groupe.
Quand on surfe au dessus de l'Inde réelle, la misère indienne à peine entrevue paraît très exotique, un peu comme si on la voyait à la télé. On peut aussi se précipiter dans un ashram, bien à l'abri de la réalité auprès de son gourou préféré, comme le font beaucoup d'occidentaux qui occultent le côté pernicieux et les effets pervers de l'hindouisme sur la société indienne au profit d'une spiritualité désincarnée du réel.

Mais l'Inde, ne n'oublions jamais, c'est l'avenir du cinquième de l'humanité. On ne peut surtout pas rester indifférent à son évolution.

Une visite en Inde se combine très bien avec une incursion au
Népal, son superbe voisin du nord, perché dans l'Himalaya.
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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 01:43
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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 01:39
Source: ledevoir.com
 
Auteurs: François Cyr et Pierre Beaudet - Respectivement chargé de cours à l'UQAM et professeur et à l'Université d'Ottawa  22 décembre 2010
 
 
  Il est vrai qu’Amir Khadir occupe une certaine posture politique tribunicienne, relayant souvent la colère populaire, mais on oublie souvent qu’il est porteur, à l’instar de son parti, d’un projet politique alternatif. <br />
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
Il est vrai qu’Amir Khadir occupe une certaine posture politique tribunicienne, relayant souvent la colère populaire, mais on oublie souvent qu’il est porteur, à l’instar de son parti, d’un projet politique alternatif.
Depuis quelques mois déjà, les sondages indiquent de façon persistante qu'Amir Khadir est l'un des personnages politiques les plus populaires au Québec. Il s'agit de popularité, ce qui implique une forme d'approbation, et non simplement de notoriété. À notre connaissance, c'est la première fois qu'une personnalité politique nettement associée à notre famille, la gauche politique, réalise un tel résultat et nous ne voulons surtout pas bouder notre plaisir.

Cependant, ce phénomène suscite beaucoup de remarques, lesquelles méritent qu'on s'y attarde. Mis à part les chroniques de Michel David dans Le Devoir, les médias rapportent un certain nombre de clichés qui tendent à diminuer ce phénomène: Amir est «médiatique», «c'est facile de tout critiquer», «il bénéficie de l'écoeurantite aiguë contre le monde politique», etc. Michel David est en fait le seul à dire que c'est la persévérance et le sérieux d'Amir Khadir à suivre de près les inepties du gouvernement qui lui donnent sa force. Il est aimé parce qu'il est un «homme de conviction». Il est vrai qu'Amir occupe une certaine posture politique tribunicienne, relayant souvent la colère populaire, mais on oublie souvent qu'il est porteur, à l'instar de son parti, d'un projet politique alternatif. Le discours de Québec solidaire n'est pas que dénonciation et stigmatisation, il en est aussi un de propositions.

Déformation et manipulation de l'opinion

La tentative de diminuer Amir est souvent accompagnée de commentaires biaisés. Amir passerait bien parce qu'il se détacherait de la «gauche extrémiste»: entre les lignes, la gauche est incapable d'être crédible. Signalons que, neuf fois sur dix, les commentateurs à la mode confondent la crédibilité avec la respectabilité des bien-pensants. Ainsi, Amir serait écouté parce qu'il est «modéré»: entre les lignes, la gauche parle dans le vide. Amir est populaire parce qu'il propose des choses faisables: entre les lignes, il ne faut pas aller trop loin dans les revendications. En fait, on voit bien le travail des porte-voix de la classe dominante, qui d'une part affirment que le «phénomène» Amir est superficiel et qui d'autre part (au cas où il ne le serait pas) lui «conseillent» de ne pas être «trop radical». La présence d'Amir en tant que représentant d'un vaste mouvement social et d'une sensibilité politique de gauche est difficilement tolérée.

Qui est marginal au Québec?


À côté des sondages qui valorisent Amir, il y a aussi d'autres enquêtes qui démontrent que la majorité de la population non seulement n'est pas hostile aux idées de gauche, mais plus encore se reconnaît dans ce discours. C'est dommage pour André Pratte ou Richard Martineau, mais les gens disent vouloir l'égalité, l'accès universel à la santé, l'éducation et l'aide sociale. Ils préfèrent imposer les riches et les entreprises. Ils ne sont pas convaincus des «bienfaits» de la mondialisation néolibérale en cours et ils pensent que les grands responsables de la crise sont les grandes banques plutôt que les gens ordinaires qu'on accuse de «vivre au-dessus de leurs moyens». En plus, ils estiment que les gouvernements à Québec et à Ottawa sont scandaleusement du côté des puissants et des dominants, que cela soit par le biais de la fiscalité ou des priorités du moment (course aux armements, financement des intérêts miniers et pétroliers, etc.).

Une certaine idée de la démocratie

Pour les élites, ces opinions ne comptent pas vraiment, sinon pour mesurer l'impact de leur incessant discours pro-marché, anti-étatiste et de plus en plus conservateur. Selon eux, le choix est toujours restrictif, car il ne peut s'exercer que sur des options limitées: par exemple, on ne peut remettre en question le système actuel. On offre aux gens le «choix» de décider de quel système actuel on veut, mais pas d'en sortir.

Dans cette optique, proposer des réformes est toujours «risqué»: il ne faut pas toucher à l'«essentiel», par exemple la financiarisation excessive, le «droit» des entreprises de décider où et quand investir, etc. Au Québec, au Canada et dans la plupart des pays de démocratie libérale, la démocratie est limitée à l'alternance entre divers projets de maintien du statu quo, ce qui veut dire, dans notre cas au Québec, entre la droite «dure», la droite «molle» et le «centre-droite». Tout le reste est «extrême», non réaliste, dangereux. Cette démocratie limitée est celle qu'on encourage Amir à «respecter».

Le droit de dire non

L'entêtement des citoyens à refuser ces faux choix et ces fausses options s'exprime de multiples manières. La résistance sociale, en fin de compte, a réussi à vaincre les projets de «restructuration» mis de l'avant par les gouvernements de droite ces dernières années. La majorité des Québécois s'est reconnue dans le mouvement contre le démantèlement des CPE (2003). Elle a appuyé la lutte des étudiants contre la transformation en douce des universités en des business (2005). Elle a soutenu le combat des infirmières pour la défense d'un système de santé public de qualité (2010).

Les syndicalistes, les altermondialistes, les féministes, les écologistes représentent ensemble non seulement un puissant rempart, mais de facto une majorité sociologique au Québec. C'est triste pour Gérard Deltell et Stephen Harper, mais la gauche politique est bien décidée à contribuer à transformer ce fait sociologique en acteur politique autonome.

La poussée de Québec solidaire


Depuis à peine deux ans, un nouveau projet politique est en marche. Il vient en grande partie de ce mouvement social diversifié et créatif. Il rejoint les valeurs de la majorité des gens ordinaires. Il est une critique «positive», propositionnelle, par rapport à la droite, «nouvelle» et «ancienne». Il est aussi une solution de rechange à un parti qui a longtemps porté les espoirs du changement, mais qui aujourd'hui est rétréci et divisé.

Le problème n'est pas la faible popularité de Pauline Marois, mais l'épuisement du PQ, qui rêve pourtant de revenir au pouvoir sans trop d'efforts, en pensant que les gens vont voter par défaut dans le «jeu normal» de l'alternance. Certes, le défi de Québec solidaire de percer le mur, dans ce système politique antidémocratique hérité de l'Empire britannique, est immense. Bien peu de gens en effet souhaitent la réélection des libéraux!

Récemment d'ailleurs, Amir Khadir a tendu la main au PQ en souhaitant des accords ad hoc qui permettraient d'éviter cette option, sans aller jusqu'à une coalition entre les deux partis (les différences de fond sont trop importantes). Dans quelques circonscriptions électorales, en effet, Québec solidaire a de sérieuses chances de faire élire des députés, à condition que le vote populaire ne se divise pas. Dans la majorité des cas, c'est le PQ qui est en avance. Pauline Marois devrait avoir le courage de reconnaître que Québec solidaire fait désormais partie du paysage politique et que ce n'est plus un «effet de la conjoncture», même si la popularité d'Amir et de Françoise dépasse de loin les intentions de vote pour le parti des solidaires.

Pourquoi Amir passe bien

Terminons par la fin. Nous ne sommes pas des spécialistes en communication politique, Dieu nous en garde, mais tentons simplement l'hypothèse suivante: Amir passe bien parce qu'il parle vrai et fort. Il est en phase avec les gens qui veulent de vrais changements. Il n'a pas peur d'appeler un chat un chat, aussi bien lorsqu'il confronte les «voleurs en cravate» qui prétendent gérer nos institutions ou brader nos ressources naturelles que lorsqu'il apporte son appui aux luttes et aux revendications de Monsieur et Madame Tout-le-monde.

Amir parle non seulement «au nom de», mais avec les mouvements et les résistances. Avec Amir se retrouvent des leaders sociaux, des intellectuels, des scientifiques, des artistes et aussi une petite armée de militants de gauche, avouons-le, discrets, modestes, persistants qui, chaque jour et chaque heure, luttent pour les droits et pour la construction d'un autre Québec.

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François Cyr et Pierre Beaudet - Respectivement chargé de cours à l'UQAM et professeur et à l'Université d'Ottawa
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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 01:46

Publié dans La Presse, le 19 décembre 2010 à 05h00

Une hindoue offre ses prières durant le festival... (Photo: AFP)

Une hindoue offre ses prières durant le festival Chhath, sur les berges de la rivière Yamuna à Delhi, en novembre dernier.

 

 

Photo: AFP

Andrée LeBel
La Presse

(Dehli) Avec la faible lumière jaunâtre qui éclaire la ville, atterrir à Delhi en soirée donne l'impression de retourner dans un autre siècle. Cependant, en mettant le pied dans l'aéroport, inauguré récemment pour les Jeux du Commonwealth, on fait un bond dans le futur. C'est moderne, aéré et tout reluit comme un sou neuf.

Dès qu'on s'engage dans les rues, c'est le... (Photo: Andrée Lebel, La Presse) - image 1.0

Dès qu'on s'engage dans les rues, c'est le chaos total. La ville est un immense chantier et la circulation est infernale.

Photo: Andrée Lebel, La Presse

 

Mais dès qu'on s'engage dans les rues, c'est le chaos total. La ville est un immense chantier et la circulation est infernale avec ces milliers de tuktuks brinquebalants qui foncent à toute allure dans les ruelles sombres, où les familles sont regroupées autour d'un feu de bouses de vache.

 

On ne peut pas dire que la ville est accueillante. Elle est si vaste qu'il n'y a pas de véritable centre-ville. La capitale de l'Inde regroupe sept villes, fondées par différentes dynasties. C'est ce qui explique en partie son étendue. Et malgré le fait qu'elle compte 16 millions d'habitants, Delhi ne possède ni gratte-ciels ni tours d'habitation. Entre les bungalows construits par les Britanniques et les magnifiques espaces verts, il y a des quartiers surpeuplés où l'on arrive à peine à respirer. Sans compter qu'il faut parfois se pincer les narines tant les odeurs sont fortes.

 

Comme mon itinéraire ne prévoyait qu'une journée à Delhi, un tour de ville s'imposait pour essayer d'en voir le plus possible.

 

Autre arrêt touristique à Jama Masjid, la plus... (Photo: AP) - image 2.0

Autre arrêt touristique à Jama Masjid, la plus grande mosquée de l'Inde. Impressionnante, mais pas autant que la vie aux alentours.

Photo: AP

 

Notre guide nous amène d'abord dans le Vieux-Delhi pour visiter Qutab Minar. La tour de cet immense complexe célèbre la victoire moghole sur les Rajpoutes. Elle a été construite avec les pierres des temples hindous qui s'élevaient autrefois sur ces terres. L'atmosphère est un peu sinistre malgré les nombreuses perruches qui virevoltent au-dessus de nos têtes et les saris colorés des femmes indiennes.

 

Autre arrêt touristique à Jama Masjid, la plus grande mosquée de l'Inde. Impressionnante, mais pas autant que la vie aux alentours. Dans ces ruelles étroites, où les fils électriques s'entremêlent à faire peur, chacun vaque à ses occupations. Des hommes transportent des matériaux de construction et des femmes s'activent à la réfection d'un trottoir pendant que les enfants suivent les touristes. Les ânes peinent sous les charges et de maigres chevaux tirent de vieilles charrettes. Les étals du marché longent la rue, ce qui oblige parfois les vendeurs à les déplacer de quelques pouces pour permettre aux voitures de passer. Le plus incroyable, c'est qu'il n'y a aucune animosité. Chacun essaie de satisfaire les autres avec une infinie patience.

 

Nous passons devant le grandiose fort Rouge, conçu comme une ville dans la ville, avant de nous diriger vers India Gate, la réplique indienne de l'Arc de triomphe. Autre quartier, autre atmosphère. « Ce sont nos Champs-Élysées », répète fièrement le guide en parlant du Rajpath, l'artère à plusieurs voies qui s'étend d'India Gate jusqu'aux édifices du parlement. De chaque côté de cette majestueuse avenue, bordée d'arbres et agrémentée de fontaines, on aperçoit les bungalows construits pour les hauts fonctionnaires britanniques au début du XXe siècle. Ces spacieuses demeures sont maintenant habitées par les ministres et la jet set de Delhi.

 

Situés au coeur du New Delhi résidentiel, les jardins Lodi sont l'un des plus beaux espaces verts de la ville. On peut y voir les tombeaux des sultans d'anciennes dynasties. Mais c'est au parc Raj Ghat, le long de la Yamuna, qu'a été incinéré mahatma Gandhi. Beaucoup d'Indiens vont se recueillir devant la flamme qui brûle à sa mémoire. C'est aussi dans ce parc que reposent les anciens premiers ministres Indira Gandhi et son fils Rajiv. Le lieu est si calme et luxuriant qu'on se croirait à des centaines de kilomètres de la ville.

 

Après un excellent repas dans l'ambiance coloniale du chic hôtel Maidens, c'est le bain de foule à la gare de Delhi où il faut se frayer un chemin entre les gens assis et couchés par terre. Que de contrastes en une seule journée!

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 02:46
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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 02:33

Source: Lapresse.ca

Publié le 15 décembre 2010 à 17h15 | Mis à jour à 17h15

Actuellement, seules six stations comptent un ascenseur : les trois nouvelles à Laval, puis Henri-Bourassa, Berri-UQAM et Lionel-Groulx. Les personnes en chaise roulante ne peuvent accéder qu'à celles-ci.

Photo: Ivanoh Demers, La Presse

 

 


Auteur: Gabriel Béland

La Presse

Il y a des utilisateurs qui le trouvent trop cher, d'autres trop plein ou trop sale. Mais pour les Montréalais à mobilité réduite, le métro de Montréal est tout simplement trop peu: ils n'ont présentement accès qu'à 6 des 68 stations du réseau.

Plusieurs d'entre eux se sont donc déplacés aujourd'hui à l'hôtel de ville pour exiger que la Société de transport de Montréal (STM), qui déposait son budget 2011, aménage davantage de stations.

« Au rythme actuel, l'ensemble des stations de métro sera accessible aux fauteuils roulants en 2085, déplore Laurence Parent, du Regroupement des activistes pour l'inclusion au Québec. C'est trop lent, on dirait que c'est la dernière des priorités pour la STM. »

Actuellement, seules six stations comptent un ascenseur : les trois nouvelles à Laval, puis Henri-Bourassa, Berri-UQAM et Lionel-Groulx. Les personnes en chaise roulante ne peuvent accéder qu'à celles-ci.

 

« J'habite à Ahuntsic, alors je peux prendre le métro Henri-Bourassa, explique Julien Gascon-Samson, 24 ans. Par contre, j'étudie à l'École polytechnique et je ne peux pas m'y rendre en métro, même s'il y a une station à côté de l'école. Elle n'est pas accessible. »

Laurence Parent, elle, habite tout près du métro Fabre. Il n'est pas accessible aux fauteuils. Les autobus munis d'une rampe, eux, refusent souvent de la prendre les jours suivants une tempête. Et le transport adapté, cette sorte de taxi collectif offert à 20 000 Montréalais à mobilité réduite, subi des interruptions à la moindre chute de neige.

Résultat, la jeune femme n'a pas le choix de « rouler ». « Je reviens le soir, je pars du centre-ville, je rentre chez moi en roulant, même s'il fait froid, même s'il est tard. En parallèle, la STM a son programme "Entre deux arrêts", pour débarquer les femmes en lieu sûr. J'imagine que je ne suis pas une femme pour la STM. »

Mme Parent n'hésite pas à parler de « ségrégation » pour qualifier l'état du réseau de métro. « Aux États-Unis, il y a eu beaucoup de batailles légales pour obtenir l'accessibilité, dit-elle. On pourrait aussi emprunter la voie juridique ici. Si rien ne bouge, on va le faire. »

 

Au moins 10 millions par station

À la STM, on rappelle que d'autres stations viendront s'ajouter aux six présentement accessibles. Bonaventure et Côte-Vertu seront équipées d'un ascenseur en 2011. Les stations attenantes aux deux méga-hôpitaux, Champ-de-Mars et Vendôme, seront aussi aménagées respectivement en 2013 et 2014.

Marvin Rotrand, vice-président de la STM et leader du parti Union Montréal, indique que d'autres stations suivront quand les budgets le permettront. Toute nouvelle station sera construite avec un ascenseur, note-t-il. Il soutient que la STM est sensible aux demandes des utilisateurs à mobilité réduite. Simplement, l'argent est compté.

« Ce qu'ils demandent, c'est quelque chose qu'on ne peut livrer, tranche-t-il. Ils demandent l'accessibilité totale des transports en commun à Montréal dans le court terme. Mais on estime qu'une station de métro du réseau initial coûte de 10 à 15 millions à aménager. C'est énormément d'argent. »

 

Longueur d'avance à Toronto

Toronto : 28 stations accessibles sur 69

Montréal : 6 stations accessibles sur 68

Source: STM et TTC

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